Deux ans de résidence au sein du tribunal d'Angoulême
Pendant mes études de philosophie à l’université de Poitiers, j’achète mon premier appareil photo. Je pars en Bosnie en 1995 et j’y réalise mon premier reportage photographique.
C’est un choc !
Soudain, ce n’est plus en téléspectateur que je vois la guerre : je suis immergé, englué, je vis, je souffre et je partage le quotidien effroyable des habitants de Tuzla, Mostar et Sarajevo. C’est une révélation! Voilà ce que je veux faire de ma vie : témoigner des souffrances de l’humanité et tenter de faire connaître ces situations à travers mes photographies. Quand on est jeune, on a ce genre d’idéaux… et heureusement, on en garde une part toute sa vie !
J’obtiens ma première carte de presse en 2001 (N°95693). À partir de ce jour, je couvre l’actualité nationale et internationale pour la presse française et étrangère (Irak, Pakistan, Kosovo, Algérie, conflit Israélo-palestinien, coup d’état en République Centrafricaine, Chine, Libéria, incendies géants dans les parcs américains…).
Mes photographies sont régulièrement publiées dans de nombreux journaux et magazines (Paris Match, VSD, Figaro Magazine, Stern, Corriere della sera, The New York Times magazine, Elle, Télérama…)
Je me rends vite compte que malgré les parutions dans la presse, les choses n’évoluent pas. Bien évidemment, les guerres continuent, les souffrances se multiplient sur le globe… C’est le moment du questionnement sur l’utilité de mon métier, l’âge du doute.
Je continue le reportage pour la presse mais je privilégie des sujets de proximité et de société au long court. J’ai l’impression que mes images seront plus utiles.
Je me tourne vers l’édition de livres qui me parait être le meilleur format pour sensibiliser mes contemporains.
En 2003, je passe deux ans au côté des SAMU de France pour réaliser un livre sur le service médical d’urgence.
En 2006, je décide d’explorer le monde de l’éducation et de plonger au cœur de « la fabrique des futurs citoyens ». Je m’immerge alors dans le quotidien du lycée Marguerite de Valois d'Angoulême pendant toute une année.
En 2015, je m’intéresse au fonctionnement de la justice au quotidien (résidence de deux années au sein d’un tribunal de grande instance avec des autorisations élargies de prises de vue par le Ministère de la Justice) en collaboration avec Jean-Luc Loyer, dessinateur de bande-dessinées.