La Source s’emballe

D’étranges traces brunes aux archives d’Eraville

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L’histoire d’un crime d’honneur

Ces tâches pourraient être assez anodines. Après tout, les tâches sont nombreuses sur les documents d’archives et peut-être n’ont-elles rien à voir avec du sang. Et quand bien même, monsieur le maire s’est-il peut-être simplement blessé. Las, la maire déléguée de la commune s’empresse de nous donner l’explication. Comme la plupart des habitants d’Eraville, elle a gardé en mémoire l’histoire d’un sombre événement qui s’est transmis de génération en génération.

En ce dimanche 24 avril 1910, les électeurs sont appelés à élire leur nouveau député. Les habitants d’Eraville, petite localité d’environ 200 âmes, s’affairent dans l’unique salle de la mairie transformée pour l’occasion en bureau de vote. Tout à coup, un homme fait irruption. Ce n’est autre que le mari de la maîtresse du maire. L’affaire pourrait tourner au vaudeville à la Feydeau… Jusqu’à ce que le mari, dans une rage forcenée, ne s’empare d’un revolver et n’abatte d’un coup d’un seul le maire, qui s’effondre et meurt. Le sang de l’édile se répand alors un peu partout dans la pièce, y compris sur le procès-verbal de l’élection.

L’affaire fait grand bruit dans la région puis dans toute la France. Le Petit journal, toujours à l’affût des faits les plus sensationnels, s’en fait l’écho dans son numéro du 8 mai 1910. Depuis, le procès-verbal d’élection est conservé comme une relique de ce jour macabre.

Mais ce qui attire le regard de l’archiviste, c’est cette couleur brune. A l’instar du papier blanc qui jaunit ou de l’encre bleue qui fonce, le sang a pris cette teinte marron altérée, presqu’adoucie par le temps qui passe sur l’Histoire et en apaise les passions.    

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